Depuis un moment, la justice traque les présumés délinquants financiers qui ont pillé les caisses de l’État ainsi que tous ceux qui portent atteinte au crédit de l’État. Des anciens dignitaires du régime déchu et des soutiens de la Transition sont envoyés en prison pour délinquance financière et atteinte au crédit de l’État. Si l’acte est salutaire aux yeux de la population, il reste à savoir si la justice pourra rendre la justice de façon équitable et au nom du peuple ? D’ores et déjà, des voies commencent à dénoncer une justice sélective.
Le combat contre la corruption qui était une épine dans les pieds des régimes successifs depuis l’avènement de la démocratie au Mali est une réalité aujourd’hui. Les autorités de la Transition au pouvoir depuis trois ans ont pris à bras-le-corps le combat contre la corruption, l’injustice dans notre pays.
Les récentes interpellations et arrestations sont des signes qui montrent que la Transition est déterminée à aller au bout dans cette lutte. Des gens censés être des intouchables dans la République sont renvoyés en prison. Ce qui porte à croire que nul ne sera épargné. Le peuple dans son entièreté attend des autorités de la Transition la justice, rien que la justice.
En s’attaquant à la corruption, à la délinquance financière, le président de la Transition et son équipe réalisent l’un des souhaits les plus des Maliens qui est de punir toute personne ayant porté atteinte aux bien et crédits de l’État.
Ce combat est juste et noble pour les populations. Cependant, il ne faut pas que cette lutte contre les délinquants financiers soit une chasse à la sorcière, une manière pour les tenants de pouvoir de se maintenir à tout prix.
Toutefois, même si la lutte contre la corruption occupe une place de choix dans les objectifs de la Transition. Force est de constater que de nombreux citoyens redoutent qu’elle ne soit un plan pour faire taire certains opposants ou encore pour se refaire une nouvelle popularité afin de prolonger la transition.
Par ailleurs, il faut craindre une instrumentalisation de la justice pour des fins politiques, au moment que certains sont en prison sans être ni jugés, ni relaxés, d’autres occupent des postes stratégiques de l’État.
C’est le moment pour la justice malienne de blanchir de ce préjugé en rendant la justice de façon équitable et au nom du peuple.
M. Sangaré