Au Soudan, le général Abdel Fattah al-Burhan a levé le dimanche 29 mai 2022, l’état d’urgence imposé lors du coup de force des militaires le 25 octobre 2021. une manière pour les militaires au pouvoir de chercher une issue à la grave crise politique et économique provoquée par le coup d’Etat qui a mis fin à la transition démocratique en place après la chute d’Omar el-Béchir.
Dans un communiqué du Conseil souverain soudanais, il annonce avoir ‘’émis un décret levant l’état d’urgence dans le pays’’. Pour le pouvoir militaire, il s’agit d’une main tendue afin de ‘’créer l’atmosphère nécessaire à un dialogue fructueux et significatif pour la stabilité durant la période de transition ‘’
En effet, le décret relatif à la levée de l’état d’urgence dans le pays intervient au lendemain d’une nouvelle journée de manifestations réprimées dans le sang par l’armée. Il prend les allures d’un geste d’apaisement de ces militaires à l’égard des partenaires de la communauté internationale.
Pour rappel, le 25 octobre 2021, le général Abdel Fattah al-Burhan avait fait volte-face aux civils avec lesquels il avait conclu, au lendemain de la chute d’Omar el-Béchir, un accord pour partager le pouvoir le temps de mener le Soudan vers ses premières élections démocratiques. Il a ainsi limogé le gouvernement de transition, fait arrêter des civils au pouvoir et imposé l’état d’urgence dans tout le pays.
Avec l’arrêt du soutien financier des bailleurs internationaux donc plongeant l’économie du pays à genoux, les militaires se disent désormais prêt à participer à un dialogue ‘’avec l’ensemble des forces politiques’’,tant réclamé par les Nations unies et l’Union africaine (UA). Cependant, une grande frange des mouvements révolutionnaires réfutent un nouvel accord avec les militaires, ils expriment leurs engagement e poursuivre leur mobilisation anti-putsch.
Mimi Sanou