L’opposant sénégalais Ousmane Sonko a été condamné le jeudi 30 mars, par un tribunal de Dakar, à une peine de deux mois avec sursis et le versement de 200 millions francs CFA (333 mille Dollars US) de dommages et intérêts dans son procès en diffamation contre Mame Mbaye Niang, ministre du Tourisme.
Le procureur avait dans son réquisitoire chargé l’opposant et demandé sa condamnation à deux ans de prison dont une ferme.
Le verdict prononcé par les juges ne met pas en jeu la candidature à la présidentielle de 2024, Sonko leader des Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef) absent au procès.
Pour ce genre d’affaires, le retrait des listes électorales concerne “ceux condamnés à plus de trois mois d’emprisonnement sans sursis ou à une peine d’emprisonnement d’une durée supérieure à six mois avec sursis” (Art 29 du code électoral).
Les avocats de l’opposant et maire de Ziguinchor ont aussi quitté la salle après leur tentative de suspension de l’audience en invoquant le certificat médical de leur client.
Pour rappel, actuel ministre du Tourisme et des loisirs, Mame Mbaye Niang, reproche à l’opposant d’avoir affirmé détenir un rapport de l’inspection générale des finances (IGF) l’ayant épinglé sur une affaire de 29 milliards francs (48 millions de dollars) dans le cadre de la gestion du programme des domaines agricoles communautaires (Prodac).
Arrivé 3ᵉ à la présidentielle de 2019, avec 15% des voix, le leader des Pastef et ses collaborateurs de la coalition Yewwi Askan Wi avaient dénoncé que ce procès ne visait qu’à écarter Sonko de la présidentielle prochaine prévue pour 2024.
Ismaël Sagara