À l’heure où le débat sur le changement climatique bat son plein, et que se pose la question de savoir si nous devrions utiliser ou monétiser le gaz et d’autres ressources naturelles, il ne faut pas perdre de vue que d’ici 2050 près du quart de la population mondiale (deux milliards et demi de personnes) vivra sur le continent africain. La population de l’Afrique subsaharienne, notamment, devrait doubler d’ici 2050 et sera composée de 60% de jeunes de moins de 25 ans.
Ces statistiques ne peuvent qu’inquiéter, car elles suggèrent qu’un conflit ne manquera pas de surgir entre l’accès à l’énergie et la croissance démographique. Toutefois, des solutions existent : l’adoption de technologies avancées et le développement accéléré du wifi gratuit pour renforcer l’apprentissage et favoriser l’accès aux ressources actuellement disponibles, mais de manière judicieuse, en fonction du cadre dans lequel les projets sont développés. Une évolution dans ce sens n’est pas au-delà des capacités des acteurs du marché, mais très peu d’IPP (Independant Power Producer, ou fournisseurs d’énergie indépendants) parviennent à l’équilibre financier, leur nombre augmente très lentement et risque, d’ici dix ans, d’être dépassé par la croissance démographique. Il faut se rendre à l’évidence : les capacités du secteur énergétique africain sont en conflit avec la croissance de la population et, faute d’être à la hauteur, la communauté des investisseurs risque d’être dépassée.
Comme à chaque édition, le Forum africain de l’énergie sera dédié au développement de projets émanant du secteur privé dont les parties prenantes pourront amplement débattre. Cependant, dans la perspective des élections gouvernementales et des autres changements qui surviennent parallèlement à l’évolution des contextes politiques et des changements de rôle au sein des ministères, le cadre dans lequel le secteur privé opère doit évoluer afin de promouvoir une plus grande stabilité. Le cadre sectoriel égyptien, qui a augmenté la génération d’énergie de 28 GW en seulement 8 ans, est un modèle qui peut être reproduit sur tout le continent, à différentes échelles. Le modèle sud‑africain de l’IPP Office a été largement reconnu comme étant le programme d’énergie renouvelable le plus réussi et le plus dynamique au monde et peut également être reproduit partout sur le continent…
Il existe donc de nombreux exemples dont les décideurs et les parties prenantes peuvent s’inspirer. Le temps presse, mais la bataille n’est pas encore perdue.