Régime des 5 colonels : Une leçon de gouvernance à enseigner !

La gouvernance des militaires qui ont pris le pouvoir, le mardi 18 août 2020 au Mali, est devenu l’espérance souverainiste tant attendue de la population de l’Afrique noire. Le colonel Assimi Goita et ses compagnons ont donné naissance à l’espoir que les populations africaines attendaient depuis qu’elles ont perdu les premiers dirigeants de l’indépendance.

Cette gouvernance axée sur la reconquête de la souveraineté, la redevabilité, la communication et l’inclusivité, donne de plus en plus du fil à retorde à la communauté dite internationale et plus particulièrement, à la France qui a toujours gardé des velléités colonialistes dans ses rapports avec ses anciennes colonies.

L’homme fort de ce régime de transition a aujourd’hui une popularité virale au sein de la population africaine et même dans toutes les populations opprimées à travers le monde. Les 5 colonels ont fait réveiller le démon du patriotisme et de la fierté nationale qui dormaient dans l’esprit des héritiers des Empires et Royaumes de l’Afrique de l’ouest.  

Qui sont ces 5 colonels ?

Colonel Assimi Goïta, président de la transition, N°1 du régime!

lLe Colonel Assimi Goïta président de la Transition du Mali

Le nouvel homme fort du Mali est un colonel de 39 ans, fils d’un officier de l’armée de terre, qui commandait jusqu’alors le bataillon autonome des forces spéciales et des « Centres d’aguerrissement », selon un communiqué publié par le service de la communication de l’armée au début de la transition. Père de trois enfants, sorti des meilleures écoles militaires du Mali, il a complété sa formation au Gabon, en Allemagne et aux Etats-Unis. Ayant choisi l’armée de terre, spécialité armes blindées et cavalerie, il a été déployé dans le nord du Mali (Gao et Kidal) de 2002 à 2008. Il dirigea ensuite la lutte contre les « groupes terroristes armés » et les narco-trafiquants, le long de la frontière avec l’Algérie (2008-2010), puis il participe à plusieurs opérations dans le grand nord du Mali. Il occupe des fonctions au sein de l’Etat-major malien, puis est détaché auprès du ministère de la défense après l’attentat contre l’hôtel Radisson Blue de Bamako en 2015 (22 morts). Le colonel Goïta a aussi été engagé en opération extérieure au Darfour et a été décoré par la France et l’ONU.

Colonel Modibo KONE, l’intrépide et le téméraire!

Le Colonel Modibo Koné patron de la Sécurité d’Etat du Mali

Fils de Feu Amadou KONE et de Konté CAMARA, le Colonel Modibo KONE est un leader hors pair. Jovial et ferme, il est remarqué pour son ardeur au travail. Après son baccalauréat en 1999, obtenu au Prytanée Militaire de Kati, il intègre la même année l’Ecole Militaire interarmes de Koulikoro. Né en 1977 à Bamako, le troisième Vice-président du Comité National pour le Salut du Peuple (CNSP) est une figure connue à la garde Nationale pour son humanisme. D’un franc-parler hors norme, il n’hésite pas à défendre les droits des hommes quand il le faut. Au terme de sa formation à l’EMIA, il poursuit entre 2009 et 2015, plusieurs formations, notamment le Cours d’Officiers de Garde spéciale en 2000 en Chine et le cours d’État-major en 2014 à Koulikoro. Le Colonel Modibo KONE est surtout un homme d’expérience sur le terrain pour avoir participé à plusieurs opérations sur le théâtre, en l’occurrence Assalam 1 et Assalam2, Maliba, Badenko, Djiguitougou et Dambé. Homme rigoureux, il a occupé successivement les fonctions suivantes : de 2008 à 2012, commandant de compagnie CDT ; de 2012 à 2016, Commandant de Groupement régional-GNM-1 de Kayes ; de 2016 à 2018 Chef de poste du Commandement tactique à Koro, fonction qu’il exercera jusqu’aux événements du 18 Août 2020.

A titre de récompense, pour services rendus à la nation, le troisième vice-président a été honoré de la médaille commémorative de campagne et de la médaille du mérite militaire. Marié et père de 3 enfants, le patron de la Sécurité d’Etat aime la musique et pratique du sport.

Colonel Malick Diaw, président du CNT!

Le Colonel Malick Diaw, président du Conseil National de la Transition du Mali

Adjoint du commandant de la zone militaire de Kati, dans la banlieue de Bamako, où est situé le camp militaire Soundiata Kéita, d’où est parti le coup d’Etat, le colonel Malick Diaw est considéré comme le coordinateur de l’intervention des militaires qui a conduit à la destitution du président IBK.

Dans un communiqué du CNSP signé de sa main au lendemain du coup d’Etat, il a « humblement demandé » aux « personnes de bonne volonté qui tentent d’approcher » le comité « pour d’éventuelles aides ou appuis financiers (…) d’arrêter de telles pratiques ». Ce n’est pas un hasard qu’il a été élu à la tête de l’organe législatif de la transition.

Colonel Ismaël Wagué, Ministre de la réconciliation…

Le Colonel-major Ismaël Wagué ministre de la Réconciliation du Mali

C’est ce colonel-major qui a annoncé, en pleine nuit sur les ondes de la télévision nationale, que l’armée avait pris le pouvoir. Chef d’Etat-major de l’armée de l’Air, considéré par ses pairs comme « rigoureux », il a appelé les Maliens à « vaquer librement à leurs occupations », les fonctionnaires à retourner au travail et demandé l’arrêt des actes de vandalisme ». Il a rejeté le terme de « coup d’État » et a assuré que le régime allait mettre en place un « président de transition », qui sera « un militaire ou un civil… Il a justifié l’intervention des militaires par les « souffrances » de la population et les « dysfonctionnements dans l’armée », dont une corruption « trop élevée ».  Il est chargé aujourd’hui de mettre en œuvre des mécanismes pour le retour de la cohésion sociale au sein des communautés maliennes.

Colonel Sadio Camara, ministre de la défense, le meneur d’hommes !

Le Colonel Sadio Camara ministre de la Défense et des Anciens Combattants du Mali

Ancien directeur du Prytanée militaire de Kati, où il est né en 1979, le colonel Sadio Camara exerce une emprise sur ses troupes qui apprécient sa « rigueur » et son « sérieux ». Il a servi dans le grand nord malien et encadré la Garde nationale. En détachement dans une école militaire à Moscou, il était en vacances à Bamako lors du déclenchement du coup d’Etat.

« Victoire du peuple »

L’opposition malienne s’est félicitée le jour du coup d’Etat militaire, estimant que les militaires avaient « parachevé » sa lutte pour obtenir le départ du président Ibrahim Boubacar Keïta et se disant prête à élaborer avec la junte, une transition politique. Elle s’est dite prête à fêter vendredi qui a suivi le coup d’Etat, « la victoire du peuple malien ». La coalition d’opposition du M5-RFP « prend acte de l’engagement » du Comité national pour le salut du peuple (CNSP), créé par les militaires désormais au pouvoir, « d’ouvrir une transition politique civile », a-t-elle indiqué dans ledit communiqué.

  Les condamnations de la communauté internationale

Après cette pluie de condamnations, les 5 colonels se sont mis en berne du pouvoir jusqu’au jour où ils ont décidé de prendre en main leur destin qui consistait à rectifier la transition, en mai 2021. Aujourd’hui, les autorités de la transition occupent tous les postes stratégiques de l’Etat qu’ils avaient cédés à la pression de la communauté internationale. Après le coup de la rectification, le Mali a été mis sous embargo par la CEDEAO et la communauté internationale. Durant six mois, la population malienne a subi des sanctions illégitimes, illégales et injustes, mais les 5 colonels avaient élaboré un plan de riposte avec le soutien total de la population pour contrecarrer ces sanctions économiques et financières injustes et illégitimes infligées à notre pays par la CEDEAO. Ces sanctions ont été levées le 3 juillet 2022, lors d’un sommet à Accra. Et depuis, le colonel Assimi Goïta et ses compagnons ne cessent d’avoir l’appui des peuples tous azimuts à travers le monde.

Moribafing Camara (Tamani Info)

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