La salle de conférence du Centre national de documentation et d’information sur la femme et l’enfant (CNDIFE), a abrité de vendredi 30 décembre 2022, les travaux du Panel «La protection des femmes et des filles en temps de conflit : c’est aussi une question de justice et de respect des droits humains». Initié par l’Association pour la promotion de la femme et de l’enfant au mali (APROFEM), avec l’appui du Programme Just Future, l’objectif de cette rencontre était de mobiliser l’ensemble des parties autour de la protection des femmes et des filles en temps de conflit afin de susciter une prise de conscience pour l’incrimination des VBG et des Violences sexuelles liées conflits (VSLC).
L’ouverture des travaux était présidée par la représentante du ministre de la promotion de la femme, de l’enfant et de la famille, le Colonel Oumou DIARRA ; en présence de la présidente APROFEM, Mme BAGAYOKO Aminata TRAORE ; du représentant de CORAID, Kola TOGO ; du représentant du coordinateur des chefs de quartier, Sory NIANG.
Ce panel qui a mobilisé une centaine de participants issues des OSC de femmes, de jeunes, les structures techniques tutelles de la justice, de la promotion de la femme, de la réconciliation ; visait à attirer l’attention des décideurs et des populations sur l’ampleur des violences faites aux femmes et aux filles ; susciter la prise de conscience des décideurs ainsi que les autres parties prenantes.
De même, il s’agissait de faire percevoir le lien entre la protection des femmes et filles en temps de conflit et les questions de justice et de droit humain ; promouvoir l’Agenda Femme Paix et Sécurité dans le contexte malien ; et enfin communiquer sur des bonnes pratiques en la matière.
Depuis la crise de 2012, à en croire les initiateurs de cette rencontre, la situation des droits des femmes et des filles a connu une détérioration due essentiellement à la dégradation du contexte sécuritaire et qui s’est accentuée avec la pandémie du COVID 19. Les conflits ont ainsi engendré toute forme de violation des droits des femmes contrairement à l’esprit de l’agenda Femme Paix et Sécurité qui prône le respect et la protection des droits des femmes et des filles en temps de conflit.
Dans son intervention, la présidente de l’APROFEM, Mme Bagayoko Aminata TRAORE, a souligné que LE nombre de cas de violences basées sur le genre (VBG) entre 2019 et 2020 a augmenté de 47% (2021 cas à 2981 cas) et 99 pour cent des personnes touchées sont des femmes et 36 pour cent des VBG sont des violences sexuelles.
Selon le Système de Gestion des Informations sur les VBG (GBVIMS), l’année dernière 4 617 incidents ont été enregistrés, dont 97 pour cent des survivant(e)s étaient des femmes et 45 pour cent des filles de moins de 18 ans.
«Dans le contexte actuel du Mali, si nous voulons travailler à instaurer une société de justice dans un climat apaisé qui respecte les droits essentiels de la personne en l’occurrence ceux des plus vulnérables, nous devons agir avec l’esprit de l’Agenda Femme Paix et sécurité qui prône la protection et la participation de tous dans les processus de paix», a déclaré Mme Bagayoko.
C’est dans cette logique que le Programme Just Future a soutenu l’organisation du présent panel.
Pour rappel, «Just Future » est un programme financé par le royaume des Pays Bas pour le compte d’un consortium d’ONG dont, ASSN, WANEP-Mali, Search, avec en tête CORDAID comme organisation lead. Il intervient dans 6 pays fragiles dont le Mali, le Niger, le Burkina Faso, la RDC, l’Afghanistan, le Burundi.
Par A.OUATTARA