En Ouganda, les recettes de l’exportation du café ont augmenté, elles ont passé 718,96 millions de dollars en 2021 à 859,47 millions en 2022. Ces chiffres dépassent ceux des exportations d’or qui ont baissé de 80,6 % en glissement annuel pour atteindre 200,64 millions de dollars d’or la même. C’est ce qui ressort du rapport de la banque centre d’Ouganda publié ce mois.
Selon le document, cette baisse drastique des exportations aurifères est en partie due aux sanctions imposées depuis mars 2022 par le département américain du Trésor à African Gold Refinery, raffinerie à l’origine du boom des exportations ougandaises d’or depuis 2015. La note pointe du doigt l’entreprise et son promoteur belge, l’homme d’affaires Alain Goetz, être impliqués dans un trafic illicite d’or en provenance de la RDC voisine.
« Alain Goetz et son réseau ont contribué au conflit armé en recevant de l’or de la RDC sans remettre en question son origine […]. L’or de conflit constitue la principale source de revenus des groupes armés dans l’est de la RDC, où ils contrôlent les mines et exploitent les mineurs », expliquait alors Brian E. Nelson, sous-secrétaire au Trésor chargé du terrorisme et du renseignement financier.
Par ailleurs, Stephen Turyahikayo analyste et consultant local spécialisé sur les chaines d’approvisionnement, souligne aussi le rôle joué par la décision du ministère des Mines de suspendre la délivrance de nouvelles licences d’exportation, dans l’attente de la mise en œuvre du nouveau code minier adopté en février 2022 et promulgué par le président en octobre dernier.
Pour rappel, l’Ouganda dispose d’autres ressources minérales qui peuvent renforcer la contribution du secteur minier à l’économie. Il s’agit notamment du graphite, des terres rares et du cuivre, autant de matières premières indispensables à la transition énergétique et dont la demande est justement en hausse ces dernières années.
Ismaël Sagara