C’est dans le cadre 9ème conférence débat de la 2ème phase du projet inspiration des manuscrits anciens pour la réconciliation et la paix, que la Savama-Dci, en collaboration avec le Ministère de l’Artisanat, de la Culture de l’Industrie hôtelière et du Tourisme, poursuit ses travaux de sensibilisation et de formation sur le plaidoyer et lobbying pour une appropriation des enseignements des manuscrits anciens dans le processus de réconciliation, de paix et de gouvernance au Mali. L’activité a eu lieu, jeudi 30 mars au Mémorial Modibo Keita.
Une activité soutenue financement par le Royaume Uni de Grande Bretagne et de l’Irlande du nord.
La cérémonie s’est déroulée en présence du président exécutif de la Savama-Dci, Abdel Kader Haïdara, l’ambassadrice de l’Angleterre, Katherine Ransome, et de plusieurs ambassadeurs accrédités au Mali.
La présente conférence débat était placée sous le thème Equation de la réconciliation et de la paix au Mali à la lumière de nos sources écrites : cas des manuscrits anciens, qui a été présentée par Pr Assétou Founé Samaké dans le cadre du Projet Inspirations des Manuscrits Anciens pour la Réconciliation et la Paix (IMARP).
Au cours de son exposé , Pr Assétou F Samaké a expliqué que les manuscrits anciens demeurent pour le Mali et d’autres pays notamment ceux de l’espace sahélo saharien, un creuset d’inspiration et d’enseignement malgré la distance temporelle en matière de gouvernance, de renforcement du dialogue, de réconciliation et de paix.
Au de-là, dit-elle, les manuscrits restent marginalisés dans les politiques du savoir en cours dans les pays africains. Elle a toutefois dénoncé que l’histoire des Européens continue d’occuper les espaces de productions des connaissances, comme si « il n’y a que l’histoire des Européens en Afrique. Le reste n’est que ténèbres », a dit l’ancienne ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique.
Pour ce faire, elle certifiera que les manuscrits anciens aideront certainement à donner une autre trajectoire à l’histoire intellectuelle et culturelle du Mali et de l’Afrique.
Selon elle, la réconciliation la plus difficile à construire est certainement celle qui doit survenir après des conflits armés, des guerres, avec leurs cortèges d’atrocités, et malheureusement de pertes en vie humaine, que chaque protagoniste a contribuée, chacun à sa manière.
Pour la même circonstance, Pr Hamidou Magassa s’est penché sur la culture de la paix et de la tolérance pour expliquer la paix, comme état d’esprit, comportement, pas absence de conflit, de guerre. La tolérance, comme acceptation de la différence, de couleur de la peau, de la religion notamment musulman, chrétien ou croyance traditionnelle. La culture de la paix, c’est d’abord l’éducation, la cohabitation, le comportement, les habitudes, les activités entre autres.
D’après le professeur Magassa, la tolérance s’exprime d’abord dans les croyances religieuses. Tombouctou, ville de paix et de tolérance, est donnée en illustration avec des citations d’illustres résidents dans la Cité des 333 Saints. Par ses mécanismes de prévention et de gestion des conflits, la culture de la paix à Tombouctou est régulée et pérennisée par ses lieux de mémoire, ses proverbes, ses poèmes, ses chansons populaires, ses expressions savantes et son folklore local, a fait savoir le professeur.
Par ailleurs, l’ambassadrice anglaise n’est resté en marge car elle a souligné que es enseignements des manuscrits mettent en évidence le respect traditionnel et culturel des droits de l’homme au Mali .
Au regard des premiers résultats parvenus , la diplomate anglais dira que ce projet a été un véritable succès. A l’en croire, le Royaume uni est fier d’avoir soutenu la poursuite du projet porté par SavaSavama-Dci sur l’inspiration des manuscrits anciens pour la réconciliation et la paix au Mali.
Avant de clôturer, Katherine Ransome a encouragé Savama-Dci et ses partenaires à poursuivre leur actions afin d’assurer la durabilité de ce projet.
M. Sangaré