Ce vendredi 17 juin 2022, à l’Hôtel Millennium de Bamako, l’Observatoire National du Dividende Démographique (ONDD) a organisé un atelier de restitution de son étude sur handicap et accès des personnes vivant avec handicap aux services de santé de la reproduction, de planification familiale et de prévention , protection contre les violences basées sur le genre au Mali. Cet atelier a été présidé par M Sadou Diallo, Conseiller Technique au Ministère de l’Urbanisme, de l’Habitat, d Domaines, de l’Aménagement du Territoire et de la Population en présence du Président du Comité Scientifique et Technique de l’ONDD.
Selon les données de l’Organisation mondiale de la Santé, plus d’un milliard de personnes, c’est-à-dire environ 15% de la population mondiale, présentent une forme ou une autre de handicap. Et cette proportion est en augmentation du fait des tendances démographique, de l’augmentation de la prévalence des maladies chroniques et des facteurs comme les accidents, y compris de travail, les catastrophes et les conflits. Chacun d’entre nous peut être confronté à une forme ou une autre de handicap – temporaire ou permanent – à un moment ou à un autre de sa vie.
Au Mali, les études disponibles sur la situation des personnes Vivant avec handicap montrent qu’elles font face à une plus grande et en matière de protection que les autres, elles ont aussi des besoins et des droits plus spécifiques. Et il convient de les adresser en tenant compte de leur statut et des principes de droits humains. Personne ne doit être laisse de côté ! Il nous faut adresser les besoins des plus vulnérabilité que les personnes sans handicap vulnérables pour une réduction rapide des inégalités, parce que chacun compte. Explique M Sadou Diallo.
C’est dans cette optique que l’ONDD a apporté sa contribution à l’amélioration des connaissances que conduit depuis 2 ans, avec le soutien du Fonds des Nations unies pour la population, une série d’activités et d’études sur les vulnérabilités. Déjà, un atelier a réuni en 2021 à Ségou des organisations de jeunes vivant avec handicap pour discuter de la thématique «handicap, emploi et dividende démographique ». La présente étude a été proposée dans le plan de travail convenu entre la Direction nationale de la Population, l’Observatoire National du Dividende démographique et le Fonds des Nations Unies pour la Population. Elle a été réalisée grâce au soutien financier de la Coopération Suédoise et la participation de divers acteurs dont la Fédération malienne des personnes vivant avec handicap. L’objectif de l’étude était d’identifier les types de besoins auxquels font face les personnes vivant avec handicap dans les domaines de la SR/PF et de la protection contre les VBG et de faire des propositions en matière d’approches innovants pour un meilleur accès des personnes vivant avec handicap aux services de SR PF. de protection et de prise en charge des victimes de VBG, y compris dans les contextes de crise.
Selon M Idrissa Minamba DOUMBIA, Consultant national, l’étude a concerné deux champs d’analyse : une analyse globale de la situation sociodémographique des PVH dans toutes les régions du Mali et le District de Bamako et une analyse approfondie de l’accès des PVH aux services de santé de reproduction et de protection / prise en charge de VBG dans les régions de Sikasso, Ségou et le District de Bamako. Elle a tenté de confirmer ou d’infirmer la faible prise en compte des besoins des personnes vivant avec handicap dans les champs de la vie économique et sociale et en particulier dans le domaine de la SR et des VBG.
Il ressort de ces études quelques résultats tels qu’au niveau de l’Éducation et alphabétisationque plus de la moitié des personnes vivant avec handicap interrogées sont sans éducation, les femmes restant beaucoup moins scolarisées que les hommes. 53% des filles et des femmes interrogées n’ont reçu aucune instruction contre 43% des garçons et des hommes. Au secondaire, la différence est faible tandis qu’au supérieur, on compte 9% d’hommes contre seulement 4% de femmes. 51% des hommes vivant avec handicap sont scolarisés contre 44% des femmes. Une proportion de 6 sur 10 personnes alphabétisées sont des hommes.
Besoins d’aménagements dans les lieux de résidence, l’étude démontre que 41% des personnes interrogées trouvent qu’un aménagement au niveau de leur résidence est nécessaire pour améliorer leur qualité de vie. Plus d’une personne handicapée sur 2 disposent donc de commodités permettant une facilité dans leurs activités et dans la qualité du cadre de vie. L’analyse par région montre que les régions de Kayes, Koulikoro et Tombouctou (respectivement 21%, 19% et 18%) concentrent la plus forte proportion de personnes vivant avec handicap et ayant déclaré avoir un besoin d’aménagement au niveau de leur résidence.
Aide sociale et assistance médicale par rapport à l’étude seulement 32% ont déclaré avoir reçu, individuellement ou en groupes, d’un appui de la part d’une organisation nationale ou internationale. Au moins une personne sur 2 a reçu une aide dans les régions de Ségou et Mopti (61% et 50% respectivement). Ces régions sont celles qui concentrent également le plus de proportion de personnes vivant avec handicap assistées par une organisation (19%). Dans la cadre de la protection sociale, seulement 14% (une personne sur 7) a déclaré être inscrit dans un mécanisme d’assurance / assistance médicale (mutuelle / assurance, publique, privé ou communautaire) des personnes enquêtées : soit 13% des hommes et 15% des femmes.
Bokoum Abdoul Momini
