« Quand vous appelez la sœur ou le frère d’un terroriste tué, il vous dira que l’armée tue des femmes et des enfants », a affirmé Me Moctar Mariko, président de l’AMDH. D’après lui, aucune mission d’enquête ne s’est rendue à Moura pour enquêter sur les exactions présumées de l’armée malienne.
Le rapport d’enquête du Haut-Commissariat aux droits de l’Homme des Nations unies (HCDH) portant sur l’opération militaire conjointe de l’armée malienne, avec les membres de la société militaire privée Wagner, dans le village de Moura (cercle de Djenné ; région de Mopti) du 27 au 31 mars 2022.
En effet, ce document conclut que durant le siège du village de Moura, du 27 au 31 mars 2022, au moins 500 personnes ont été exécutées de manière extrajudiciaire par les forces armées maliennes et leurs alliés étrangers. Le rapport documente aussi les cas de 58 femmes et jeunes filles victimes de violences sexuelles commises par des militaires maliens.
Le rapport s’appuie sur 157 entretiens individuels, effectués pendant une période de sept mois allant du 1er avril au 30 octobre 2022, avec des rescapés de l’attaque, y compris des victimes de violences sexuelles, ainsi que des personnes désignées par les militaires pour enterrer les corps dans des fosses communes. Sans pourtant faire de communiqué, le président de l’Association malienne des Droits de l’homme, Me Moctar Mariko, pour sa part, s’est désolidarisé, dans une interview, publiée à la télévision nationale, du rapport de la mission d’établissement des faits sur les exactions présumées de l’armée malienne à Moura. Il dénonce « une enquête orientée ».
L’Association malienne des Droits de l’homme (AMDH), par la voix de son président, Me Moctar Mariko, ne se reconnait pas dans le rapport, publié par les enquêteurs de la Division des droits de l’homme de l’ONU, sur les opérations anti-terroristes menées, en mars 2022, par l’armée malienne dans le village de Moura (région de Mopti).
Cette organisation de défense des droits humains, affilée à la Fédération internationale des Droits de l’Homme (FIDH), se désolidarise du rapport publié et émet des doutes sur la méthode utilisée par la mission d’établissements des faits. « On ne peut pas rester à Paris, ou je ne sais où, pour enquêter sur un sujet aussi sensible et aussi sérieux », a dénoncé Me Moctar Mariko, insistant, dans cette vidéo sur les réseaux sociaux : « aucune mission d’enquête ne s’est rendue sur le terrain pour enquêter sur les exactions présumées de l’armée à Moura ».
Et Me Mariko de trancher : « L’AMDH se désolidarise de ce rapport » de la force onusienne. Enfonçant le clou, le président de l’AMDH dit émettre des doutes sur les sources interrogées par les enquêteurs des Nations Unies en déclarant, par exemple, que « Quand vous appelez la sœur ou le frère d’un terroriste tué, il vous dira que l’armée tue des femmes et des enfants ».
Selon toujours l’analyse de Me Moctar Mariko, le rapport de la mission d’établissement des faits s’est basé sur les articles de presse et des rapports d’autres organisations des droits de l’homme. Me Moctar Mariko dénonce l’usage des agendas géopolitiques et estime qu’il ne se laissera jamais manipuler.
Mais, la position adoptée par Me Moctar Mariko ne semble pas faire l’unanimité au sein de l’organisation qu’il dirige. Il le reconnaît lui-même. Selon lui, beaucoup de détracteurs lui reprochent d’être à la solde du président Conseil national de la transition (CNT), Malick Diaw.
M. Sangaré