Le prix du kilogramme de la viande a pris de l’ascenseur depuis des mois à Bamako, la capitale malienne. Cette flambée des prix est due en grande partie par une baisse de l’approvisionnement des marchés à bétail de la ville à cause de l’insécurité. Le Mali étant un pays d’élevage par excellence, cette situation interpelle les autorités de la Transition malienne de veiller à ce que le bétail malien ne puisse être exporté.
Depuis la rectification de la Transition jusqu’à nos jours le gouvernement du Mali n’a pas pu maîtriser le prix de la viande au bénéfice de la population malienne. Il suivi de faire un tour dans les marchés pour se rendre compte que le prix de la viande échappe aux autorités.
Selon Mamadou Camara, charcutier à l’abattoir de Bamako, l’approvisionnement des marchés urbains de bétails a drastiquement chuté de 2 800 têtes en janvier dernier on passe à moins de 1500 têtes, il y a quelques semaines. « Nous ravitaillons les hôtels et les zones d’orpaillage industriel en viande avec plus 600 tonne mais aujourd’hui avec la crise sécuritaire et sanitaire, on ne produit même pas les 1/3. Seulement, on approvisionne les zones minières dont l’affluence reste le même », a-t- il témoigné.
Le Mali souffre de cette pénurie de bétails à cause l’insécurité et aussi le manque d’embauche de bétail. Le bétail est vendu de nos jours entre 300 000 F CFA la tête, et 400 000 F CFA, a fait savoir notre interlocuteur.
En retournant un peu en arrière, il y a deux ans le kilogramme de la viande avec os était vendu aux consommateurs entre 2 200 FCFA et 2 800 F CFA.
Par ailleurs, Rokiatou Diarra, gargotière au marché de Hamdallaye plateau, dira que la hausse du prix de la viande a eu un impact sur les ventes dans le marché. « Auparavant, en vendant des brochettes et frites, on pouvait empocher plus de 3 000f de bénéfice mais aujourd’hui avec la montée fulgurante du prix de la viande, je gagne moins que ça », a-t- elle dit.
Pour elle cette flambée est due l’inaction des autorités car selon Rokiatou Diarra le bétail malien traverse les frontières maliennes pour aller se vendre au Sénégal où en Côte d’Ivoire.
Cette flambée a fait que Moussa Coulibaly, chef de famille a renoncé à la consommation de la viande. Pour lui, la mauvaise volonté politique de l’État a contribué à l’augmentation du prix de la viande et de l’aliment bétail dérivé de la graine de coton.
Cependant, chez les commerçants de bétail plusieurs facteurs expliquent cette hausse des prix de la viande à Bamako. Selon Amadou Cissé commerçant du bétail, l’insécurité au centre du pays a énormément compliqué la transhumance des animaux vers les zones urbaines de consommation. « Nos troupeaux entiers ont été importés dans plusieurs hameaux au centre par des malfrats voire des terroristes », a-t- il déploré.
Le gouvernement de la Transition tente depuis un certain moment d’anticiper l’exportation des bétails sur pied afin d’éviter une perte énorme à l’État. Au-delà doit tout mettre en œuvre pour la stabilité du prix de la viande à travers une exonération en vue de faciliter l’importation et la production d’aliments bétails.
M. Sangaré