L’économiste malien, Etienne Fakaba Sissoko, a été condamné lundi 20 mai 2024, par un tribunal de Bamako à deux ans de prison dont un avec sursis et le paiement d’une amende de trois millions de francs CFA. Reconnu pour ses critiques par rapport à la gestion du pays par les autorités de la Transition. Il avait été interpellé le 25 mars dernier par la justice pour « atteinte au crédit de l’État », « injures » et « propos et nouvelles fausses de nature à troubler la paix publique ».
Cette condamnation fait suite à son interpellation controversée liée à la publication de son dernier ouvrage: « Propagande, Agitation, Harcelement: communication gouvernementale pendant la transition au Mali » et ses déclarations publiques.
Professeur à l’université de Bamako et ancien conseiller économique de l’ancien président Ibrahim Boubacar KEÏTA, Étienne Fakaba, est l’une des personnalités les plus critiques contre la gestion des colonels qui ont renversé le régime democratique en août 2022.
Pour rappel, le 25 mars 2024, Étienne Fakaba SISSOKO a été arrêté par la Brigade d’Investigation Judiciaire (BIJ). Placé en garde à vue, il a ensuite été mis sous mandat de dépôt le 27 mars 2024, par tribunal de la commune VI de Bamako.
Auparavant dans son dernier ouvrage ouvrage, il dénonçait vivement les méthodes de communication du gouvernement de transition les qualifiants : « manipulatrices et répressives ». Il avait également appelé à des élections mettant fin à la Transition et le retour du pays dans l’ordre constitutionnel.
Étienne Fakaba SISSOKO n’est pas étranger aux démêlés avec la justice. En 2022, il avait déjà été emprisonné pour « incitation à la discrimination ethnique ou religieuse » avant d’être libéré en juin de la même année.
Ses prises de position tranchées et ses appels répétés à la démocratie et à la justice sociale en ont fait une figure controversée mais influente sur la scène politique malienne.
A. Ouattara