Une étude réalisée par des chercheurs maliens révèle que le pain consommé à Bamako n’est pas conforme aux normes de qualité et d’hygiène requises. Les livreurs utilisent des caisses en fer couvertes de sacs plastiques empoussiérés, attachées derrière les motos pour sillonner les rues de la capitale. Le phénomène interpelle les consommateurs, mais aussi le gouvernement. Un danger permanent pour la santé des populations.
Les conditions de transport du pain de la boulangerie aux points de vente sont catastrophiques. Les livreurs et revendeurs de pain utilisent des moyens de transport et de conservation qui laissent à désirer sur la qualité du pain que nous consommons tous les jours. Ces revendeurs et livreurs mesurent-ils les conséquences de leurs actes sur la santé des consommateurs ?
Les consommateurs se plaignent des conditions de transport du pain de la boulangerie aux points de livraison, devenue aujourd’hui cause de beaucoup de maladie. Le constat est amer chez ce chef de famille de la capitale : « Quand je vois les conditions dans lesquelles le pain est transporté, cela ne me donne pas l’envie d’acheter le pain chez les revendeurs dans les boutiques. Je suis obligée de me déplacer pour aller à la pâtisserie loin de chez moi », regrette Hamidou Dembélé.
Par contre, les livreurs ne se soucient pas de la santé du consommateur. Bamoussa Famatan, livreur de pain à Hamdallaye en commune IV de Bamako, ce travail lui permet de survenir à ces besoins. « J’ai décidé d’être un livreur de pain pour pouvoir prendre en charge ma famille. Je ne vois pas de danger dans mon travail, je travaille en partenariat avec trois boulangeries. Je livre le pain aux boutiquiers chaque jour de 5h et à 15h », a-t-il affirmé.
Pour Mahamadou L Barry, ancien gérant de boulangerie, le vrai danger du pain au Mali n’est pas au niveau de la chaine de production seulement, mais les circuits de distribution. Il est transporté et vendu dans des conditions peu hygiéniques. « Aujourd’hui, il n’est pas rare de voir des motocyclistes transportés de quartier en quartier des pains exposés à la fumée des véhicules et à la poussière dans les rues. Une fois le pain sorti de la boulangerie, il est distribué sur les marchés à travers les livreurs, sans se préoccuper des conditions de conservation de la boulangerie aux revendeurs », explique notre interlocuteur.
Selon Seydou Keita, Agent d’hygiène et de la santé, le risque que courent les populations qui consomment ces pains exposés à la poussière et aux intempéries est énorme. Cette situation peut causer, entre autres, des maladies diarrhéiques. Il a rappelé que le pain est l’un des aliments les plus consommés au Mali et partout dans le monde. À en croire, il est l’aliment de base du petit déjeuner dans plusieurs familles dans notre capitale. « Parfois, le transport sur longues distances peut occasionner aussi une contamination initiale, car les microbes auront le temps nécessaire de se multiplier à des quantités dangereuses pour les consommateurs », a précisé Seydou Keita.
Il revient aux autorités de renforcer les capacités des livreurs et revendeurs de pain. Elles doivent aussi demander aux promoteurs de boulangerie de chercher les moyens de transport appropriés pour la distribution. L’accent doit être mis sur les structures chargées du contrôle de qualité des produits alimentaires, de veiller sur les conditions de distributions, de conservations et de transport du pain Mali.
M. Sangaré