Au Kenya, les temps sont moroses pour l’industrie du thé. Les exportations de thé vers la Russie ont chuté de 74% atteignant ainsi 686 tonnes en mars de l’année dernière, contre 2 600 tonnes un an plus tôt, selon le Directoire du thé.
Suite au conflit qui oppose le pays à l’Ukraine depuis le 24 février, les régulateurs ont constaté que les importateurs avaient interrompu leurs activités sur fond de crise et de sanctions occidentales.
Avec plusieurs banques russes exclues du réseau international d’informations interbancaires et financières SWIFT et le rouble en baisse par rapport au dollar, les commerçants réduisent le volume des achats plus chers payés en dollars.
La mauvaise performance a placé la Russie à la 11e place parmi les principales destinations du thé kenyan en mars, contre la 5ème place jusqu’à présent, selon les autorités.
Pour l’industrie, la mauvaise santé des marchandises en ex-Union soviétique intervient dans un contexte déjà difficile, le Pakistan, son premier exportateur et premier importateur mondial, prenant des mesures pour limiter ses achats sur fond de chute des réserves de thé. Menaces sur les ventes annuelles moyennes de 500 millions de dollars du pays.
Plus généralement, certains analystes estiment que ces vents contraires pourraient entraîner une deuxième année consécutive de baisse des livraisons globales d’ici la fin de 2022.
En 2021, le pays a exporté 557 300 tonnes de thé vers le marché mondial, contre 576 100 tonnes un an plus tôt, et a gagné plus de 130 milliards de shillings (1,1 milliard de dollars).
Mimi Sanou