La Commission africaine des droits de l’homme et des peuples a appris par l’intermédiaire du rapporteur pour le Kenya, le commissaire Solomon Ayele Dersso, un meurtre tragique au Kenya, qui a pour caractéristique de tuer quelqu’un pour la seule raison de savoir qui est cette personne.
La Commission africaine a reçu de divers rapports qu’un Kenyan du nom d’Edwin Chiloba a été brutalement assassiné. De toutes les indications, cette mort tragique était le résultat de la haine et signifie le grave danger qui survient lorsque la société tolère des attaques contre des personnes sans autre raison que qui elles sont.
La Commission Africaine a appris que Chiloba était une activiste queer et une designer et mannequin célèbre. Il convient de rappeler que la Commission africaine, par sa Résolution 275, a condamné les violations des droits de l’homme, y compris le meurtre, le viol, l’agression, l’emprisonnement arbitraire et d’autres formes de persécution de personnes sur la base de leur orientation sexuelle ou identité de genre présumée ou réelle, ainsi que actes contraires aux principes fondamentaux de la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples (Charte africaine).
La Commission africaine exprime dans les termes les plus fermes sa condamnation du meurtre brutal d’Edwin Chiloba et affirme, suite à sa Résolution 275, que toute personne a droit à la protection de sa vie et à l’intégrité de sa personne, quelle que soit son identité sexuelle ou de genre réelle ou supposée. , et par le simple fait qu’ils sont humains.
La Commission africaine demande à la République du Kenya d’ouvrir une enquête transparente, approfondie et rapide sur la mort tragique d’Edwin Chiloba, de traduire les responsables en justice et d’accorder des recours efficaces, y compris la réparation aux familles, conformément aux obligations qu’elle a librement souscrites. en tant qu’État partie à la Charte africaine.
La Commission africaine réaffirme sa fidélité au caractère sacré de la vie humaine sans distinction d’aucune sorte et réitère, suite à sa Résolution 275, son rejet de toute forme d’attaque ou de violence contre quiconque en raison de son orientation sexuelle ou de son identité de genre réelle ou supposée.
La Commission africaine tient à rappeler à la République du Kenya et aux autres États parties à la Charte africaine que la fidélité d’une société à l’égalité et aux droits de l’homme ne se mesure pas à sa protection de la majorité et des membres ordinaires de la société, mais à la protection qu’il met en place pour protéger la vie et les libertés de ceux qui sont perçus comme étant ou sont réellement différents du courant dominant.
En conséquence, la Commission africaine appelle la République du Kenya et les autres États membres à prendre des mesures législatives ou autres (institutionnelles, administratives, politiques, de sensibilisation du public, etc.), conformément à l’article 1 de la Charte africaine, pour garantir que tous les membres vulnérables de la société, y compris ceux qui sont ou sont perçus comme différents des membres ordinaires de la société, y compris en raison de leur identité sexuelle ou de genre, ont la garantie de vivre une vie à l’abri de la menace d’attaques violentes qui nie fondamentalement le droit à la vie en vertu de l’article 4 et le droit à la protection de l’intégrité corporelle en vertu de l’article 5 de la Charte africaine.