L’organisation mondiale de la Santé, en collaboration avec le gouvernement du Mali a célébré, vendredi 29 septembre, la Journée mondiale de lutte contre la rage, couplée avec la campagne de vaccination gratuite des chiens et chats dans les localités de Kamit, Sanakoroba, Banguinéda, San, Djoila et Koutiala Célébrée chaque 28 septembre 2023, cette journée a pour thème : « Tous pour un et une seule santé pour tous ».
Durant ces trois dernières années le Mali a enregistré près de 4000 cas de morsures chien.
Pour cette année, 800 cas de morsures ont été rapportées de janvier à août 2023. Cela confirme la tendance galopante de ce fléau depuis 2020 : On a noté 742 cas de morsures en 2020, 943 cas de morsures en 2021 (27 %) et une augmentation fulgurante en 2022 avec 1515 cas de morsures soit une augmentation de 61%.
Au cours de la période de 2020 à 2022, le pays a enregistré 17 cas de rage humaine et fort malheureusement autant de décès. Et, rien qu’en cette année 2023, l’OMS a enregistré, pour le moment, 11 cas de rage humaine et fort malheureusement autant de décès.
Pour le directeur pays de l’Organisation mondiale de la Santé, José Kuvula, la rage est une maladie mortelle mais elle peut être évitée. Pour cela, il a sollicité une action collective multiforme allant de la vaccination massive des chiens, à la sensibilisation et la formation du grand public pour qu’il connaisse mieux leur responsabilité vis-à-vis de l’animal.
« La campagne que nous lançons ce jour, vient répondre donc à un besoin urgent de maitriser l’évolution de la rage humaine en l’attaquant à la racine », affirmait Dr José Kuvula. Et de rappeler que l’OMS a soutenu la campagne de vaccination du bétail contre le charbon bactéridien avec plus de 45 000 têtes vaccinées pour 396 bénéficiaires à Tombouctou dans les communes de Alafia et Douékiré. « Nous devons progresser vers plus de collaboration, de synergie, de collaboration et de renforcement des systèmes de santé dans sa globalité en suivant les préceptes : une seule santé, (ONE HEALTH) », disait le patron de l’OMS Mali.
Intervenant à son tour, Dr Abdou Salla, Chef d’équipe du Centre d’Urgence pour la lutte contre les Maladies Animales Transfrontalières (ECTAD), a souligner d’apporter des appuis dans le cadre de la mise en œuvre du programme national de lutte contre la rage à savoir: l’élaboration et la validation technique d’un programme national de lutte contre la rage d’ici 2030 et l’élaboration de modèles pour la vaccination ciblée des chiens contre la rage au Mali dans la perspective de son éradication à l’horizon 2030.
À cet égard, dit-il, la FAO, l’OMSA, l’OMS et l’Alliance mondiale pour le contrôle de la rage (GARC) ont lancé en 2016 le projet « Unis contre la rage, United Against Rabies (UAR) » avec un objectif commun d’éliminer les décès par la rage humaine transmise par les chiens d’ici 2030. Et d’ajouter que la vaccination des chiens apparait comme le moyen le plus efficace pour arrêter la circulation du virus de la rage.
Quant au ministre de l’Élevage et de la Pêche, il a réitéré l’engagement de son Département à côtés de ses partenaires tels l’OMS la FAO, l’OIE, qui, à leur tour ont apporté le soutien nécessaire au gouvernement dans sa volonté d’éradiquer la rage humaine.
Par ailleurs le ministre Youba Ba a jugé nécessaire que cette campagne contribuera à une prise de conscience collective certaine de la population autour de cette mortelle maladie, avant de conclure que les acteurs sont tous appelés à vaincre absolument.
Mamadou Sangaré
Source: Les Échos