Dans une décision rendue le mercredi 18 mai 2022, le Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (CIRDI) a réaffirmé le caractère frauduleux des titres miniers obtenus sur le fer de Simandou, il y a plus d’une décennie par l’entreprise Beny Steinmetz Group Resources de l’homme d’affaires israélien Beny Steinmetz en Guinée.
Beny Steinmetz avait acquis des titres miniers du gisement de fer Simandou en Guinée pour sa société, les permis ont été retirés par le régime Alpha Condé quelques années plus tard pour des faits de corruption.
Dans la sentence rapportée par Financial Times, les requérants et certains de leurs associés ont déployé des efforts extraordinaires pour dissimuler les pratiques de corruption, en recourant à des intermédiaires pour corrompre des tiers ou s’assurer de leur influence, en falsifiant des factures, en utilisant des techniques comptables inappropriées
Le CIRDI, s’est par ailleurs déclaré incompétent pour statuer sur les indemnités de « plusieurs milliards d’euros » réclamées par BSGR pour l’expropriation de deux des quatre blocs de Simandou, ainsi que du gisement de fer de Zogota.
Du côté des autorités guinéennes, l’Agent judiciaire de l’Etat dans un communiqué lu à la télévision se félicite de cette sentence qu’il qualifie d’historique et d’une plus grande importance pour le peuple guinéen. Cela malgré les multiples reports enregistrés depuis le début de ce bras de fer judiciaire. Pour lui, Simandou demeure en effet un projet porteur d’espoirs dans le pays et le régime actuel espère exporter les premières tonnes de minerai de fer d’ici trois ans. Pour rappel, la Guinée a conclu en mars dernier un accord-cadre avec les différents partenaires actifs sur les quatre blocs du gisement.
Mimi Sanou