Les eaux des forages sont utilisées partout à Bamako et environs. Mais la plupart des forages dans le district de Bamako sont creusés anarchiquement ne répondant pas aux normes. Des eaux qui, normalement doivent être de bonne qualité, se retrouvent infectées par des eaux usées des fosses des alentours.
L’eau constitue l’un des éléments fondamentaux de la vie humaine. Cette nécessite est devenue un luxe pour les populations de Lassa en commune IV du District de Bamako qui n’ont pas accès à l’eau des puits à forte raison celle des forages.
L’Unique période paisible pour cette population est la saison des pluies. Pour avoir de l’eau potable pendant les autres périodes de l’année ils sont obligés d’acheter les eaux en sachet sinon se contenter des eaux impropres des puits ou des eaux naturelles de la colline.
Les femmes les plus fatiguées, dès l’aube elles vont la queue en attente de l’eau de forage pour avoir de quoi faire le ménage. Ce qui porte à croire qu’il y a peu de forages dans la localité. Cependant, Moussa Koniba Sidibé, un chef de famille résidant à Hamdallaye indique qu’il utilise l’eau forage depuis bientôt 5 ans. « J’ai réalisé ce projet sur fonds propre. Aujourd’hui, je ne suis pas embêté par la coupe d’eau de la Somagep. Ce forage permet de couvrir tous mes besoins en eau. Je donne de l’eau à mes voisins», a dit Koniba Sidibé.
Par ailleurs, la Direction national de l’hydraulique signale que des conditions dans lesquelles sont creusés ces forages. Au Mali, les textent ne permettent pas à un particulier de réaliser un forage sans pourtant demander l’autorisation. « C’est le département en charge de l’eau qui délivre l’autorisation. Depuis, la loi sur le code de l’eau en 2002, est clair avec le décret 183 pris en 2004 », a précisé Djoouro Bocoum , Directeur national de l’Hydraulique.
Coulibaly Youma Cissé du Programme d’Appui conjoint de la gestion intégrée des ressources en eau, nous explique qu’en matière les gens ne respectent pas les conditions, certains font des trous et mettent le PVC juste sur 6 mètres. « Même si votre forage fait 60 mètres ou plus, tout le reste est nu. Donc, l’eau de la fosse du voisin ou votre propre fosse descendent dans puits parce que ce n’est pas protégé en vérité. Ils sont en train de polluer leurs propres eaux et de polluer nos eaux souterraines », a-t- elle déploré.
Elle a toutefois annoncé la création très prochaine de la police de l’eau dans le cadre d’un nouveau programme. Cette police de l’eau va être exécutée avec les autres services techniques tels que les eaux et forêts, l’assainissement, la pèche. « C’est pour cela qu’un certain nombre de jeunes fonctionnaires sont déjà en formation et auront le feu vert pour travailler juste après l’adoption du code de l’eau que nous comptons adopter juste après l’adoption de notre document de politique d’assainissement », a fait savoir Mme Coulibaly avant d’ajouter : « C’est vrai que le fleuve est agressé ».
D’après des données rendues publiques en 2018 par le ministère des Mines, de l’Énergie et de l’Eau au Mali, 65,3 % de la population habitant les zones rurales ont accès à l’eau potable, contre 74,7 en zone urbaine.
Les autorités sont interpellées pour emboîter le pas de président de la transition, qui avait renoncé à une partie de son fonds de souveraineté pour la réalisation des forages au profit de la population malienne.
M. Sangaré