Diarafa Sambou Sissoko dit Bakou, 13ème chef de village de Babaroto dans le cercle de Bafoulabé restera graver dans la mémoire des populations de Babaroto et environs. Reconnu pour son engagement pour le développement et la cause de ses populations, Diarafa Sambou Sissoko tire sa révérence le 13 décembre 2023, après une mission bien accomplie à la tête de Babaroto.
Né en 1949 à Babaroto, Diarafa Sambou Sissoko dit Bakou a été le 13ème chef de village de Babaroto, il a été intronisé en 2017. Bakou est enseignant de formation, il a servi dans beaucoup de localités du Mali notamment : Tombouctou, Bankass, Bandiagara, Koulikoro. Avant sa retraite en 2009, Diarafa Sambou Sissoko était conseiller pédagogique et formateur des formateurs au Centre d’Animation Pédagogique (CAP) de Bafoulabé.
En tant que chef de village, Diarafa Sambou Sissoko, a initié plusieurs projets de développement au profit de sa communauté parmi lesquelles nous pouvons citer : le projet d’adduction d’eau, projet de soutien aux femmes pour les activités génératrices de revenus. Il est aussi l’initiateur de plusieurs actions de reboisement et de protection de la nature en étroite collaboration avec les agents des eaux et forêts de la localité.
L’un des rêves du patriarche des Sissoko de Babaroto était l’électrification des treize villages de la commune rurale Bafoulabé, un projet qui lui a donné une grande notoriété dans le cercle.
En plus des projets de développement local Bakou était très engagé pour la cause religieuse. Grâce à ses combats, Babaroto s’est doté d’une grande mosquée pour les prières de vendredi. Il a été un chef beaucoup engagé dans le règlement pacifique des conflits entre les communautés.
Il a été rappelé à Dieu le mercredi 13 décembre 2023, laissant derrière lui plusieurs projets de développement inachevés pour le village de Babaroto.
Pour rappel, après la pénétration coloniale à Saint-Louis, le colon continua son exploration jusqu’à Babaroto là où il découvre la source du fleuve Sénégal qui se jette à la mer.
Le colonisateur va tout d’abord ouvrir l’école des otages pour l’alphabétisation des enfants composés pour la plus part d’enfants des hommes de castes «Nyamakala» envoyés par le chef. Cette école a servi au colon d’une part de connaître les réalités sociétales du pays et d’autres parts inculquer aux enfants, les doctrines coloniales afin d’asseoir sa domination. La première «école des otages» a été créée en 1800.
En 1879, « l’école de fils des Chefs» à Babaroto. C’est cette école qui a accueilli les premiers cadres du Soudan français en l’occurrence Feu Fily Dabo Sissoko, Diouka Mady Sissoko pour ne citer que ceux-ci. Avec la création du premier poste colonial en 1887, «l’école de fils des Chefs» fut transférée à Bafoulabé de 1912 à 1915 et fut dénommée «école rurale». L’unique revendication des populations demeure la reconnaissance du village de Babaroto parmi les sites touristiques du cercle de Bafoulabé car abrite le site de «l’école de fils des Chefs».
Notons que Babaroto est un village dans le cercle de Bafoulabé fondé en 1625, Niaré Sambou Sissoko fut son premier chef de village, il régna de 1810 à 1855 soit quarante-cinq de règne. Babaroto signifie fourche, il est le confluent du fleuve Bafing et le Bakoye considéré comme la source du fleuve Sénégal qui se jette à la mer.
Ismaël Sagara
