Le Comité des droits de l’enfant des Nations Unies s’est vivement inquiété, jeudi dernier, du « recrutement et l’utilisation généralisée d’enfants » par des groupes armés dans les zones de conflit au Mali.
« Le Comité reste profondément préoccupé par le recrutement et l’utilisation généralisée d’enfants par les groupes armés dans les régions touchées par le conflit armé », ont dit ces experts indépendants onusiens, en rendant public les conclusions et recommandations de sa 96e session qui se tient à Genève depuis le 6 mai dernier.
Lors de l’examen du rapport les 9 et 10 mai dernier, les experts du Comité avaient rappelé que plus de 1.500 écoles ont fermé, affectant quelque 500.000 enfants.
« La déscolarisation, l’absence d’accès à l’école et le décrochage scolaire ont des effets à tous les niveaux, en termes notamment de pauvreté, de recrutement par les forces armées et de travail des enfants », avaient-ils observé.
Le Comité a donc exhorté les autorités maliennes à modifier sa loi sur la protection de l’enfance afin de criminaliser explicitement le recrutement et l’implication d’enfants par les forces armées ou les groupes armés non étatiques dans les hostilités. Il a également demandé que les responsables de tous les cas avérés de violation des droits de l’enfant dans le cadre du conflit armé fassent l’objet d’une enquête et de poursuites rapides et efficaces.
Par rapport à « la situation des enfants enrôlés de force dans les groupes terroristes », la délégation malienne avait expliqué que ces enfants, une fois démobilisés, ne sont pas présentés au juge mais remis directement à l’organisme de protection de l’enfance. L’enrôlement d’enfants dans des groupes armés est considéré comme un crime de guerre, a par la suite souligné la délégation.
A.Ouattara