Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a fait le samedi dernier, une mise au point concernant la récente brouille entre son pays et le gouvernement espagnol au sujet du Sahara occidental, et ses implications. Il a néanmoins clarifié la situation et apaisé les craintes à propos de la fourniture énergétique engageant son pays envers la péninsule ibérique
Le président Tebboune a à nouveau qualifié le « brusque revirement» de Madrid sur la question « d’historiquement et moralement inadmissible », exigeant que les clauses du droit international en la matière soient appliquées.
« L’Espagne ne doit pas oublier que sa responsabilité est toujours engagée au Sahara occidental, du fait de son statut de puissance administrant du territoire aux yeux du droit international, et ce, tant qu’une solution, quelle que soit sa nature, n’a pas été trouvée, […] Elle n’a pas le droit d’offrir un pays colonisé à un autre pays, […] Le gouvernement espagnol n’a pas écouté les opinions des autres à propos de la question sahraouie » a déclaré le président à la presse locale.
Par ailleurs, le président algérien a néanmoins apaisé les craintes espagnoles quant à la fourniture de gaz, assurant que son pays ne renoncera pas à ses engagements, quelles que soient les circonstances. Personne ne sais pour le moment si cette déclaration du président annule ou non la déclaration du patron de la Sonatrach, Toufik Hakkar qui faisait savoir le 1er avril qu’une réévaluation des prix de vente du gaz algérien à l’Espagne n’était pas exclue
Pour rappel, Alger a rappelé avec effet immédiat son ambassadeur près l’Espagne le 19 mars, après que le Premier ministre Pedro Sánchez se soit montré favorable à la proposition marocaine d’autonomie sous la souveraineté de Rabat. Tebboune soutient quant à lui la volonté sahraouie d’un référendum d’autodétermination. Il a refusé le retour de l’ambassadeur algérien à Madrid tant qu’il n’y aurait pas declarifications préalables et franches pour reconstruire une confiance sérieusement abîmée sur la base de principes clairs et conformes au droit international.
Ismaël Sagara