Face à la hausse des températures, les pays africains se sont alignés derrière le reste du monde et se sont engagés à réduire les émissions de carbone. En pratique, ces engagements restent des déclarations de bonne volonté. Pourtant, de nombreux experts estiment que le continent africain peut utiliser la transition énergétique pour transformer son économie.
Ainsi, si les pays africains semblent traîner les pieds, c’est surtout à cause des déficits de financement. C’est du moins ce qu’affirme le rapport Financial Sector Deepening Africa (FSD Africa), intitulé « Climate Finance Innovations for Africa ».
Le rapport montre que sur la période 2020-2030, le continent africain a besoin de 250 milliards de dollars par an pour lutter contre les conséquences néfastes du changement climatique et réussir sa transition énergétique. Ces fonds devraient provenir d’institutions publiques et privées.
Toutefois, ce rapport destiné aux professionnels du secteur financier, aux décideurs politiques, aux organisations et individus impliqués dans la transition énergétique, montre qu’en 2020, le continent africain n’a levé que 29,5 milliards de dollars (11,8% des besoins de la transition énergétique) et explique que la situation est assez préoccupante. En particulier, il a expliqué comment la perception du risque complique les investissements du secteur privé sur le continent africain.
Par ailleurs, la faiblesse des marchés financiers et la mauvaise gouvernance sont à l’origine du rapport de FSD Africa, une ONG basée à Nairobi et financée par le gouvernement britannique. Les chercheurs soulignent l’urgence d’innover et de créer d’autres mécanismes pour permettre aux pays du continent africain d’accéder aux financements dont ils ont besoin. La mise en place de ce nouveau cadre nécessite l’implication aussi bien des acteurs financiers que des pouvoirs publics.
Par contre l’ONG ne dit rien sur la responsabilité des pays industrialisés dans la catastrophe climatique qui touche le monde, ni sur leurs promesses d’engagements financiers qui ne sont pas tenues.
Mimi Sanou