Les restes des dépouilles de l’ancien président burkinabè, le capitaine Thomas Sankara et de ses douze compagnons ont été réinhumés ce jeudi 23 février 2023, au sein du conseil de l’entente, sur le site du « Mémorial Thomas Sankara » à Ouagadougou là où ils avaient été assassinés le 15 octobre 1987. Les corps du père de la révolution du Faso et ses compagnons avaient été exhumés en mai 2015, pour les besoins d’authentification des dépouilles avant le procès.
C’était en présence du premier ministre de la Transition, Me Apollinaire Joachim Kyelem de Tambèla et de plusieurs personnalités. La cérémonie a enregistré aussi la présence de certains membres de la famille de Sankara et de ses douze compagnons alors que d’autres membres des familles ont refusé de participer, rejetant le choix du Conseil de l’Entente (où ils ont été assassinés) comme lieu de la réinhumation du père de la révolution burkinabè.
Cette frange des proches des victimes ont estimé que l’endroit choisi par les plus hautes autorités du Burkina pour enterrer les restes des corps, leur rappellent des souvenirs douloureux. Ils avaient proposé d’autres lieux, mais leurs propositions n’ont pas été actées par le gouvernement burkinabè qui a expliqué que son choix s’est principalement fondé sur des impératifs socio-culturels et sécuritaires d’intérêt national.
Pour rappel, Le 26 mai 2015, l’exhumation de la tombe présumée de Sankara dans le cimetière de Dagnoën, un quartier de Ouagadougou, avait permis de prélever des ossements, qui ont été par la suite soumis à des tests d’ADN.
En 2017, les résultats de l’expertise et de la contre-expertise ADN demandée n’avaient pas pu définir un profil génétique attribuable à Thomas Sankara.
En se basant sur des éléments physiques tels que les vêtements retrouvés dans la tombe, les proches de Sankara avaient déclaré avoir identifié formellement la dépouille, permettant ainsi à la justice de commencer le jugement du dossier.
Débuté le 11 octobre 2021, le procès conduira à la condamnation à vie de Blaise Compaoré ancien président burkinabè, son bras droit, le général Gilbert Diendéré, et Hyacinthe Kafando présenté comme le chef du commando.
Huit autres accusés ont été condamnés à des peines allant de trois ans à vingt ans de prison tandis que trois accusés ont été acquittés.
Mimi Sanou