Au Burkina Faso, plus d’un million d’enfants sont actuellement touchés par la fermeture de 6 134 établissements scolaires à travers le pays en février 2023, soit une augmentation de plus de 40 % comparativement à année scolaire précédente. Près d’une école sur quatre est désormais fermée pour des raisons sécuritaire et violences endémiques, occasionnant ainsi le déplacement forcé de près de deux millions de personnes.
Sur huit écoles, seulement deux sont opérationnelles dans la ville bloquée de Pama dans la région de l’Est, l’une des trois régions avec le plus grand nombre de fermetures d’écoles avec le Sahel et la Boucle du Mouhoun. Six enseignants et quelques volontaires sont actuellement au service de plus de 1 000 enfants à Pama.
Selon une étude menée par Plan International les filles courent 2,5 fois plus de risques d’être chassées de l’école que les garçons en situation de crise. Parallèlement, les efforts en cours pour aider les enseignants à répondre aux besoins psychosociaux croissants des élèves souvent traumatisés par les déplacements et les conflits doivent être maintenus et intensifiés à l’échelle nationale.
Cette crise sécuritaire touche plus de 31 000 enseignants dans tout le pays. Environ 6 300 ont été redéployés jusqu’à présent dans des écoles accueillant un grand nombre d’élèves déplacés à l’intérieur du pays. La réouverture ou la relocalisation d’environ 300 écoles depuis janvier marque un pas bienvenu dans la bonne direction. Cependant, il est désormais crucial d’accroître l’utilisation de «l’approche à double vacation» dans les écoles opérationnelles, de mettre en place plus de salles de classe dans la mesure du possible et d’accélérer la réaffectation des enseignants vers de nouveaux sites dans les zones de déplacement.
Mimi Sanou