En vue d’interpeller les autorités de la Transition par rapport à la situation inquiétante qui prévaut dans son village, le porte-parole de Kognini (Baguinéda), Mamadou TRAORE dit Dougoutigui, a animé un point de presse le week-end dernier, à l’ACI 2000.
Cependant, le projet de déplacement du village répond aux risques d’inondation inhérents à la situation géographique du village, qui est situé entre le flanc de la colline et le canal de l’Office des périmètres irrigués de Baguinéda (O.P.I.B).
Le village de Kognini, situé dans la commune rurale de Baguinéda, est devenu depuis quelques années la cible de spéculateurs fonciers voraces, avec l’aval de certains habitants du village. Sur la base de faux documents, des spéculateurs ont morcelé et vendu les 227 ha l’objet du Titre foncier N° 17808 destiné à la réinstallation du village de Kognini depuis 2006.
En raison de sa proximité avec la capitale, ce village jadis paisible est devenu aujourd’hui une véritable poudrière qui risque d’exploser si les autorités compétentes ne désamorcent pas à temps cette bombe foncière dans les entrailles du village.
Dans sa version des faits, Mamadou Traoré dit Dougoutigui a expliqué que la localité était sous la menace d’inondation d’où l’aménagement par l’Etat et l’OPIB d’un site de 227 hectares pour recaser les habitants ; objet d’un titre foncier depuis 2006.
Cet espace en question, affirmera t-il, a été identifié de commun accord entre les chefs de famille, le Chef de village et les autorités.
Ainsi, les champs de culture appartenant aux habitants ont fait l’objet du Titre foncier N° 17808 sis à Kognini, à vocation d’habitation.
Seulement, ledit site se trouve aujourd’hui occupé de manière illicite à travers des constructions anarchiques en flagrante violation des règles de gestion du domaine, a expliqué Mamadou Traoré.
Aux dires de ce dernier, une véritable opération de spoliation de l’espace dudit site est mise en œuvre avec la complicité de la chefferie du village, les autorités administratives locales de Kati, de Niamana et vendues par les spéculateurs et d’autres habitants.
Pour justifier leur forfait, dit-il, certains affirment que le village ne veut plus déménager parce que le domaine réservé a été spolié. Les chefferies traditionnelles qui se contredisent d’une décision à une autre font tort au village.
En outres, notre interlocuteur a confié qu’à la suite aux différentes plaintes et le passage du dossier à l’espace d’interpellation démocratique (EID), les inspections du ministère des Domaines de l’État se sont rendues sur le site pour l’État des lieux. De leur rapport, il ressort que plus de 117 hectares sont déjà morcelés et vendus à des tierces personnes sur les 227 que porte le titre foncier. Au passage, il a affirmé que ledit rapport a été remis à qui de droit.
Face au blocage persistant, l’actuel ministre de l’Urbanisme et de l’Habitat, des Domaines, de l’Aménagement du Territoire et de la Population, Bréhima KAMENA, a été saisi. Et ce dernier a envoyé un géomètre agréé sur le terrain pour faire le point. Ce dernier a conclu qu’il ne reste plus que 76 hectares sur le site. «Ce sont les autorités de Kati, des géomètres, des hauts fonctionnaires de l’État qui se sont mobilisés pour bloquer le processus de réinstallation de Kognini soi-disant que les populations ne sont plus dans la dynamique de déménager », a-t-il affirmé.
Pour ce faire, Mamadou Traoré affirmera que : « cela est un faux prétexte pour ces spéculateurs fonciers les populations ont plus que jamais besoin de leur terre. Ce qui est évident, c’est que la question n’a jamais été ouvertement discutée avec les populations ».
Parmi les personnalités qui bloquent le dossier, il a expliqué le secrétaire général de la CSTM. «Le secrétaire général de la Confédération syndicale des travailleurs du Mali (CSTM), Hamadoun Amion Guindo, membre du CNT, dispose de 7 h ».
M. SANGARÉ