Le Conseil Supérieur de la Diaspora Malienne lors d’un point de presse animé le mardi 18 octobre 2022, a exprimé ses réserves et interpelle le gouvernement sur des parties de l’avant-projet de la nouvelle constitution du Mali notamment sur la députation des maliens établis à l’étranger, le recensement effectif des maliens établis dans les pays d’accueil et la candidature des binationaux à la magistrature suprême.
Selon cette faîtière de la diaspora malienne, les maliens établis à l’étranger sont défavorisés dans cet avant-projet dévoilé par le président de la commission de rédaction. « Le CSDM constate avec amertume que les Maliens établis à l’étranger ont été lésés dans ce texte car en scrutant ce document, nous avons constaté que malgré les recommandations fortes des Assises Nationales de la Refondation (ANR) », ont indiqué les conférenciers.
Pour rappel s’est tenu à Bamako du 27 au 30 décembre 2021, les assises nationales de la refondation(ANR) après de larges consultations de basse. Le CSDM a pris part à toutes les étapes de ces consultations à travers son président Mohamed Chérif Haïdara.
Conformément aux recommandations des ANR, le CSDM émet des réserves sur l’article 46 de l’avant-projet qui stipule que : « tout candidat aux fonctions de Président de la République doit être de nationalité malienne d’origine et ne posséder aucune autre nationalité à la date de dépôt de la candidature…».
Pour le CSDM, plus de huit millions de Maliens sont installés à l’étranger et afin de faciliter leur installation, leur intégration dans les pays d’accueil, certains d’entre eux ont pris d’autres nationalités tout en gardant celle du Mali car la loi n’interdit pas d’être binational. « Alors, avoir une double nationalité, fait-il d’eux des apatrides, des renégats ou d’éventuels traitres ? » s’est-il interrogé.
Le Conseil Supérieur de la Diaspora Malienne a par ailleurs fait des réserves sur l’article 97 concernant les membres du Haut Conseil de la Nation, selon lequel les représentants des Maliens établis à l’extérieur ne seront pas élus mais désignés selon le service rendu à la Nation. « Le CSDM déplore et conteste cette disposition car dans une si haute institution parlementaire, une simple désignation ne donne pas la même légitimité que celle d’un élu ».
Toutefois, le CSDM exige que les recommandations des Assises Nationales de la Refondation (ANR) soient tout simplement respectées notamment sur la députation des maliens établis à l’extérieur.
Par ailleurs, les conférenciers demandent à tous les Maliens établis à l’extérieur de se mobiliser pour dire NON à ces articles qui récusent notre appartenance à la nation malienne.
Jean Konaté