Le Parti communiste chinois(PCC) a financé une école dédiée à la formation des futurs dirigeants des partis au pouvoir en Afrique, pour un montant total de 40 millions de dollars, a rapporté le South China Morning Post mardi 21 juin. Connue sous le nom de Mwalim Julius Nyerere Leadership School, elle est située dans la petite ville de Kibaha, à 40 kilomètres à l’ouest de la capitale tanzanienne, Dar es Salaam.
Cette école a été construite par les partis au pouvoir de six pays africains : la Tanzanie, l’Afrique du Sud, le Mozambique, le Zimbabwe, la Namibie et l’Angola. Le PCC a fourni un financement supplémentaire pour son fonctionnement à long terme par le biais de son département de liaison externe, qui est chargé de promouvoir l’idéologie et la diplomatie partisane du PCC à l’étranger.
La Mwalimu Julius Nyerere Leadership School a vu sa première promotion début juin et est composée de 120 étudiants de ces six pays. Ce sont tous des cadres ayant la plus haute responsabilité au sein du parti au pouvoir. Le président chinois Xi Jinping, qui est également le secrétaire général du Parti communiste chinois, a déclaré dans sa première lettre pour promouvoir la mise en place du système qu’il espérait rencontrer les futurs dirigeants des partis au pouvoir africains.
Comme de nombreux pays d’Afrique australe, la Tanzanie a été fortement influencée par l’idéologie communiste maoïste et chinoise sous le président Julius Kambalage Nyerere dans les années 1960 et 1970. Cinq ans plus tard, des échos du socialisme chinois se font encore entendre dans ce pays et dans de nombreux autres pays d’Afrique.
Selon le South China Morning Post, le parti au pouvoir se tourne vers le modèle de gouvernance économique et politique de la Chine pour s’inspirer, notamment en permettant à ses dirigeants de participer à une « visite d’apprentissage » du pays à l’invitation de Pékin.
Selon un « livre blanc » publié par Pékin lors du 8e Forum sur la coopération sino-africaine (FOCAC) à Dakar, au Sénégal, en novembre 2021, le Parti communiste chinois a noué des liens avec 110 partis politiques dans 51 pays africains.
Ismaël Sagara