Les réparations collectives dans l’affaire Ahmed Al Faqi Al Mahdi enregistrent un taux d’exécution de 80 % à six mois de la fin du programme. C’est ce qu’a annoncé la troisième réunion du comité de pilotage pour la coordination et le suivi des mesures de réparations collectives à l’entretien et la réhabilitation des bâtiments protégés de Tombouctou, tenue le jeudi 22 mai 2025, à Bamako.
Ahmad Al Faqi Al Mahdi a été reconnu coupable en tant que coauteur du crime de guerre consistant à diriger intentionnellement des attaques contre des édifices religieux et historiques à Tombouctou, au Mali, en juin et juillet 2012, par la Cour pénale internationale.
La CPI a rendu le 17 août 2017, une ordonnance de réparation dans laquelle elle reconnait que le crime commis par Al Mahdi a causé un préjudice moral à la population malienne et à la communauté internationale, un préjudice économique et moral à la communauté de Tombouctou, un préjudice économique et moral aux descendants des Saints enterrés dans les mausolées, aux maçons et aux gardiens.
La Cour a fixé la responsabilité de Al Mahdi à un milliard sept cent soixante et onze millions quatre-vingt-trois mille neuf cents francs CFA (1 771 083 900 XOF) équivalent à 2,700,000 euros, dont 2 700 000 euros ont été alloués aux réparations individuelles et 2 122. 331 euros aux réparations collectives en faveur des victimes de son crime.
Selon la responsable des programmes du fonds au profit des victimes, Aude Le Goff, 1691 personnes, dont 902 femmes et 786 hommes, sont reconnues éligibles aux réparations individuelles par les juges de la CPI. À la date du 31 décembre 2024, le TFV de la CPI a finalisé le paiement de 1688 personnes. « Trois personnes restent injoignables malgré les efforts pour les joindre », a-t-elle indiqué.
Concernant les réparations collectives, elle dira que trois modalités sont mises en œuvre pour réparer les préjudices de la communauté de Tombouctou. Il s’agit du dispositif de réparation économique, du dispositif de commémoration et du dispositif de restauration du patrimoine culturel. Le fonds collabore avec trois partenaires pour la mise en œuvre de ces mesures collectives : CFOGRAD, la Fondation CIDEAL et UNESCO.
À la date d’aujourd’hui, les réparations individuelles ont été exécutées à 100 %, les réparations symboliques ont été exécutées à 100 % et les réparations collectives enregistrent un taux d’exécution de 80 %.
Notons que la deuxième rencontre du comité de pilotage avait exprimé 15 nouvelles recommandations. « Ces recommandations sont en cours de se réaliser d’ici à la fin du programme, le 31 décembre 2024 », explique Aude Le Goff.
Représentant le ministre de l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie Hôtelière et du Tourisme, Mahamadou Koubana Diarra, secrétaire général, dira que la tenue de cette réunion du comité de pilotage témoigne non seulement de la nécessité et de l’importance du suivi des activités des programmes mais également de l’engagement constant de toutes les parties prenantes. Pour lui elle doit permettre de faire le point complet des activités réalisées, d’échanger sur les résultats obtenus, de formuler au besoin des recommandations pertinentes et d’échanger sur les activités en cours et programmées.
Oumou Dicko, la représentante de l’UNESCO au Mali a salué les résultats obtenus à six mois de la fin du programme. Cependant elle a rappelé que la mise en oeuvre des activités du dispositif de restauration du patrimoine culturel dont la mise en oeuvre est assurée par l’UNESCO a été émaillée par des difficultés, notamment l’occupation des abords des clôtures des cimetières, la protection des résultats du projet et l’assainissement des abords des sites.
Jean Joseph Konaté